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maux se soulevant sur leurs membres antérieurs, prennent l’attitude du chien assis, ou bien le train postérieur reste étendu latéralement sur le sol. Dans cette dernière attitude, j’ai vu des juments se traîner ainsi d’un côté à l’autre de l’étable pour ramasser les brins de fourrage tombés sur la litière, ou bien elles allaient heurter la porte avec la tête pour tâcher de sortir.

Dans cet état, les animaux semblent ne pas éprouver de souffrances, car ils mangent avec appétit encore. La digestion, la circulation, la respiration s’exécutent bien. À l’inspection des muqueuses, on constate que la conjonctive est d’un pâle tirant sur le jaune, la pituitaire est pâle aussi et recouverte d’une abondante sérosité grisâtre, qui se concrète aux ailes du nez. Les poils sont ternes, et sur certaines parties du corps ils se hérissent et forment des espèces de taches plus ou moins grandes. Dans ces points la peau est plus épaisse et plus sèche. Les symptômes arrivent alors à leur plus haut degré d’acuité. Les muqueuses prennent une teinte ictérique, et les animaux finissent par succomber dans le marasme et la consomption, si l’abattage ne vient auparavant mettre un terme à cette fièvre hectique.

Avant la mort surviennent quelquefois des complications. Les animaux toussent comme s’ils étaient atteints de bronchite, ou bien ce sont des paralysies que l’on observe, soit aux oreilles, aux paupières, aux lèvres, etc., etc. J’ai vu aussi deux cas de paralysie de la rétine de l’œil gauche. Des fractures d’os, des ligaments et des arthrites ont été observées dans les membres postérieurs ; cela n’étonne pas du tout, en raison de la grande fragilité qu’acquièrent les os et des altitudes différentes que prennent les malades durant la dernière période de la maladie. Dans cette variété maligne, les juments pleines avortent généralement ; mais il est