- D’jolis marmots par douzaine,
- Allons, mon cousin, etc.
- D’jolis marmots par douzaine,
- C’dernier mot d’vot’sentiment
- Me rend tout je n’sais comment.
- Eh bien ?
- Eh bien !… la chose est faite,
- Topez là
- Larirette,
- Ça me va
- Larira !…
- Eh bien !… la chose est faite,
- Nous ferons noce complète,
- Tout le village en sera
- Et pâle, le soir, larirette,
- Jusqu’au jour on dansera !
- Larira !…
Scène III.
(Le duo finit sur un rond. Le père Mathieu avance sa tête au milieu des deux jeunes gens, au moment où Pierre embrasse Reinette.)
Ah !
Père Mathieu ; c’n’est pas gentil d’entrer comm’ça sans frapper.
On s’en souviendra.
Non, c’est pas gentil.
Allons, pardonne-moi, mignonne, et viens m’embrasser. (Elle lui saute au cou.) Là, je n’ai rien vu. Es-tu contente ?
Faut bien.
Et toi, grand séducteur, est-ce que tu vas me garder rancune longtemps comme ça !
Il voudrait m’embrasser aussi ; qu’il y vienne. (Il fait le geste de le mordre.)
Voyons, ta main.
Il a la main moite comme un serpent.
Comment vont les sabots depuis que je n’ai eu le plaisir de te voir ?
Pas mal… comme vous voyez, merci, et vous ? (Il se dégage, souffle vivement dans sa main et l’essuie sur sa culotte comme pour détruire le charme.)
Regarde-moi donc en face. On dirait que je te fais peur.
Excusez-le, mon parrain, Pierre est un peu timide.
Je comprends. Rassure-toi, mon garçon. Que diable ! je ne t’adresse pas de reproches. Il n’est pas défendu d’aimer une jolie fille. (Lui tâtant le coude.) N’est-ce pas qu’elle est jolie, ma mignonnette ?
Oui, oui, certainement, (À part.) Est-il laid, c’chrétien-là, est-il laid !
Comm’vous v’là brave dès l’matin, mon parrain !
Tu sais bien, mignonne, que c’est aujourd’hui qu’on marie la belle demoiselle du château, — un bon petit ange qui te ressemble — c’est pour lui faire honneur que j’ai mis tous ces brimborions-là.
Elle est bien heureuse, la d’moiselle du château.
Sois tranquille, ton tour viendra. N’est-ce pas, maître Pierre ?
D’quoi qu’y s’mêle, j’vous l’demande ?
C’est pour elle aussi qu’nous avons pris not’beau violon ?
Son violon !
Oui, mon beau violon, comme tu l’appelles… mon seul ami dans le monde.
Oh ! mon parrain !
Après toi, bien entendu.
À la bonne heure. (Elle le prend par le bras.) Imaginez-vous, mon parrain, qu’on m’a soutenu l’autre jour qu’vous ne l’donneriez pas pour un gros sac d’écus.
C’est vrai.
Voyez-vous ça.
Il vaut donc bien cher… bien cher ?
Pour les autres, non, pour moi… oui.
Qu’est-ce que je disais ?
C’est drôle tout d’même… Un morceau de