Turlututu bulussu
Cursubutu rutussu.
Macaroni frituro
Priero laco
Ra-ca-hout.
Dra ! dra ! dra !
Dru ! drul dru !
Tra ! tre ! tra !
Tru ! tru ! tru !
Cra ! cral cra !
Cru ! cru ! cru !
Danaxara !
Rafataxa !
Rapatassa !
Canarata !
Scène II.
Ciel ! un roman illustré ! vingt centimes la livraison ! la Laitière de Montfermeil ! Paul de Kock !
Ciel ! ce langage ! ce numéro de la Patrie, un Français !…
Une compatriote !… oh ! sur mon cœur !… oh ! dans mes bras !…
Monsieur…
Quoi !… n’êtes-vous pas la jeune mandarine Fé-an-nich-ton ?…
Quoi !… n’êtes-vous pas le Chinois Ké-ki-ka-ko ?…
Gâchis des gâchis !… galimatias des galimatias !… elle n’est pas Chinoise !…
Il n’est pas Chinois !… mais, ô monsieur ! vous qui parlez français !… parlez !… parlez encore !… parlez toujours !… faites murmurer à mon oreille la douce langue de la patrie !…
Mais, avec plaisir, avec délices, avec ivresse, avec volupté, avec transport, avec rage !… Parler français !… parler français !… Oh ! ma mâchoire !… disloque-toi, démantibule-toi et livre-toi avec enthousiasme à cet exercice national !… Mais, que pourrais-je bien vous raconter, chère madame ?… Eh parbleu ! mon histoire !…
Une histoire, c’est ordinairement bien ennuyeux… mais une histoire en français… Je vous écoute… je vous écoute !
Le faux Chinois que vous avez devant les yeux est une des plus déplorables victimes des vicissitudes humaines ! Vous pouvez considérer les lamentables débris de ce que fut naguère, jadis, autrefois, l’élégant vicomte Alfred de Cérisy ! Ce gentilhomme, c’est moi, madame, c’est moi-même ! ex-fashionable du boulevard des Italiens, ex-habitué de la Maison-Dorée, ex-artiste d’un théâtre de mélodrame, ex-directeur d’une troupe de funambules, ex-entrepreneur d’un dîner humanitaire à 90 centimes, ex-auteur constamment sifflé ; enfin, ex-tout ce qu’on peut avoir été, ex…epté millionnaire ; car vous connaissez le proverbe : roule qui mousse n’amasse pas pierre ! Je n’entreprendrai pas de vous narrer mes infortunes parisiennes ! Apprenez seulement que, ruiné dans une dernière entreprise formée au capital de 600,000,000 de francs, je dus me résoudre à quitter le macadam ingrat de ma belle patrie. Après avoir réalisé une somme assez rondelette, trois francs soixante-quinze, produit de la vente de mon somptueux mobilier de Boule, je ne la perdis pas. Je partis, c’était le seul qui pût me rester à pren-