Page:Halévy et Busnach - Pomme d'Api.djvu/29

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RABASTENS.

Tu entends… Elle n’a jamais… (A Catherine.) Mais, enfin, d’où sortez-vous ? (A Gustave.) Tu vois comme je suis adroit… j’arrive lentement, mais j’arrive. (A Catherine.) Eh bien, dites, d’où sortez-vous ?

CATHERINE.

Je sors d’une maison où j’ai été bien heureuse pendant plus de deux ans… mais on m’a renvoyé.

RABASTENS.

Pauvre fille !… on vous a renvoyée, et pourquoi ça ? C’est peut-être que votre maître était un farceur et qu’il voulait…

CATHERINE, simplement.

Non, monsieur, au contraire, c’est parce qu’il ne voulait plus.

RABASTENS.

Comment ! c’est parce qu’il ne voulait plus ?

CATHERINE, très-naïvement.

Oui, monsieur, c’était mon amant. Il en a eu assez de moi et il m’a renvoyée.

RABASTENS.

Votre amant ! Vous en avez eu ?…

CATHERINE.

Un seul, monsieur, un tout petit… et toujours le même.

RABASTENS.

Ah ! ah ! (A Gustave.) Qu’est que tu dis de ça ?

CATHERINE, à Gustave.

Oui, monsieur, qu’est-ce que vous dites de ça ?

GUSTAVE.

Moi, je dis… je dis… (Remontant.) Je ne dis rien, moi.

CATHERINE, à Rabastens.

Comment, monsieur, on ne vous avait pas prévenu au bureau de placement ! J’avais pourtant dit à l’employé : « N’est-ce pas ? prévenez bien les personnes pour la petite chose. »

RABASTENS, très-gai.

Pour la petite chose, non, il ne m’a pas prévenu pour la