Page:Halévy et Busnach - Pomme d'Api.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

crois vous l’avoir dit. Je ne vous offre pas ma main… parce que, enfin… ça n’entre pas dans mes habitudes… j’ai une fortune assez rondelette. Je suis encore très-vert… vous ne pouvez même pas vous imaginer à quel point je suis encore vert. Si un petit mobilier mi-partie palissandre et mi-partie Boule…

CATHERINE.

Monsieur… je ne sais trop que vous répondre.


Scène XIV

Les Mêmes, GUSTAVE, traînant piteusement sa malle.
CATHERINE.

Et vous me permettrez de demander conseil à votre neveu.

GUSTAVE.

Conseil à moi !…

CATHERINE.

Je vous en prie, écoutez-moi ; vous n’avez pas été bien poli tout à l’heure, mais cependant vous me faites l’effet d’un bon garçon, et je m’adresse à vous bien sincèrement ! Voilà monsieur qui me fait aussi l’effet d’un bon garçon et qui m’offre un mobilier… mi-partie Boule.

GUSTAVE, éclatant.

Un mobilier… il vous offre un mobilier mi-partie Boule…

CATHERINE, très-doucement.

Et mi-partie palissandre ; alors vous comprenez… pour une pauvre fille… dame, c’est une chose à considérer… Je sais bien qu’il pourrait être plus jeune…

RABASTENS.

Il y a dix-sept ans, je l’étais !

CATHERINE.

Enfin, c’est fort embarrassant. Je vous prie de…

GUSTAVE, très-ému.

Mon Dieu, cela me paraît bien simple… (A Catherine.)