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ALEXANDRE DE RIVIÈRE

Qui chantent fredonnans de leur langue à qui mieux,
De leurs divines voix, le monarque des Cieux ;
Il oid rouler les tons, les demi-tons, les feintes,
Octaves, uni-sons, tierces, quartes et quintes…
De la harpe en aprés et de tous instrumens,
De violes et luts, il a le passe-tems…

J’ai omis toute une dissertation, qui intéresserait les archéologues de la musique, sur la Quinte Gregeoise ou Diapente. Gamon est ensuite pris à partie pour avoir dit que le firmament est une nuée, une vapeur, et pour avoir nié que Platon ait eu l’intuition des formes célestes ; — ces formes, il y en a

Autant que d’Orléans la forêt a de fueilles,
L’Olympe de flambeaux, la Beausse de moissons…

Les hommes très saints peuvent seuls avoir commerce avec ces intelligences divines. Rivière a connu un de ces élus, bien supérieur au vieillard qui apparut à Claudien, dans son parterre de Vérone, ou même à l’anachorète que Palingene avait rencontré sur la cime du Soracte :

Dessus un aspre mont, n’ayant ne bois ne chesnes,
Nommé Valerien, près le bourg de Suresnes,
Un hermite ainsi seul, dedans un petit toit,
Clos et fermé de murs, naguères habitoit,
Où quarante moissons après neuf a contees,
Vivant austerement des choses luy portees,
Qui etoit un peu d’eau et de pain chaque jour,
Qu’on luy administrait par le moyen d’un tour.

Après avoir comparé les merveilles du monde aux merveilles célestes, — celles-ci étant comme le déve-