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PAUL HAY DU CHASTELET

Cette préface justifie très honorablement l’admission de du Chastelet parmi les fondateurs de l’Académie française. J’ai étudié ailleurs et analysé à loisir tous ces écrits de polémique[1]. J’en dirai donc ici peu de chose. Ce que je veux surtout rechercher, ce sont les traces de la carrière poétique, beaucoup moins connue, du magistrat breton ; car du Chastelet fut aussi poète : poète latin et poète français ; et ses vers furent encore plus vigoureux que sa prose. Ils devaient même porter de si terribles coups, que l’anonyme masqua prudemment leur origine. Il en est résulté de fausses attributions qui ont fait oublier que du Chastelet fut l’un des meilleurs héritiers de Régnier et le prédécesseur de Boileau dans la satire. Le Recueil de Sercy a publié sa meilleure pièce sous le nom de Théophile, et la plus mordante a pris place dans les recueils de mazarinades, bien que l’auteur fût mort quinze ans avant la Fronde.

Je ne m’étendrai pas longuement sur la biographie du poète : je ne pourrais que répéter les pages que je lui ai consacrées dans la Bretagne à l’Académie française : mais je la compléterai par quelques renseignements que le hasard, ou mieux, la bonne fortune, providence des érudits et des simples chercheurs, m’a procurés depuis la dernière édition de cet ouvrage : je citerai en particulier des vers latins et français que je ne connaissais pas encore et qui

  1. La Bretagne à l’Académie française au XVIIe siècle, par René Kerviler. — Paris, Palmé 1879. in-8o. (2e édition.) — Couronné par l’Académie française.