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RENÉ DE CERIZIERS

Une douce chaleur tient leurs fueilles escloses,
Et leur âge n’a plus ny rides, ny destin.

Voici une touchante effusion de l’âme chrétienne, impatiente d’avoir, elle aussi, son calvaire :

Douce reine des Cieux, souffrez que je partage
Les aimables tourmens de vostre aimable fils ;
L’objet de mes souhaits, l’objet de mon courage
Est dans le crucifix.

Mettez vostre douleur au fond de ma poitrine,
Gravez dedans mon sein toute la Passion ;
Je meurs de ce désir, cette flamme divine
Fait mon ambition.

Peut estre, mon Sauveur, estant en cette escole,
Aurai-je le bonheur d’ouïr ce que tu dis
À ce brave larron, dont la seule parole
S’ouvrit le Paradis.

On sent, dans ces quelques vers, un bel élan d’enthousiasme chrétien, une noble ambition des souffrances du Golgotha ; notre vieil auteur, serrant le crucifix sur sa poitrine, m’a rappelé aussi l’une des pièces les plus pures d’un grand poète moderne.

J’ai eu quelque embarras à trouver dans la ConsoIation de la Théologie un morceau de poésie qui méritât d’être cité tout entier. J’étais rebuté, tantôt par la faiblesse extrême de l’expression, tantôt par une préciosité fatigante, ou par une trivialité excessive, et que je n’ai que timidement indiquée. Enfin, la pièce suivante, qui exhorte les âmes pieuses au mépris