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COMTESSE DU MURAT

ayant participé à un libelle contre la cour. Elle composa beaucoup d’ouvrages dans sa retraite.

Enfin, après vingt ans d’exil, le Régent, sur la demande de Mme de Parabère, rendit la liberté à la comtesse Murat, mais elle n’en jouit pas longtemps, et mourut, le 24 septembre suivant (1716), à son château de la Buzardière, dans le Maine, à l’âge de 46 ans. Elle ne laissa pas d’enfants, et fut le dernier rejeton de l’ancienne famille des Castelnau du Bigorre.

Elle a composé :

1o Mémoires de Mme la comtesse M., — pour servir de réponse aux Mémoires de M. de Saint-Evremond. Paris, 1697, 2 vol. in-12.

2o Nouveaux contes de Fées. Paris, 1698, 2 vol. in-12.

On remarque dans ces contes le Parfait amour, Anguillette, Jeune et Belle, le Prince des feuilles, le Palais de la vengeance. Ce dernier récit renferme beaucoup d’allégories ; on y voit une aigrette de muguet qui combat les enchantements, puis une émeraude et une feuille de rose miraculeuses. Les deux amants, condamnés à se voir toujours, éprouvent la satiété, cet ennemi du bonheur terrestre ; ils cherchent vainement à retrouver l’aigrette de muguet qui doit les rendre invisibles.

Avant ce temps fatal les amants trop heureux
Brûloient toujours des mêmes feux.
Rien ne troublait le cours de leur bonheur extrême.