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ALEXANDRE DE RIVIÈRE

Le suivant, auquel préside le signe de la Balance, est des plus compliqués et des plus ardus ; que dire d’une poésie qui se complaît dans la métaphysique, qui se délecte dans la cosmographie ? Il y a trop de brouillamini là-dedans, comme disait M. Jourdain à son maître de philosophie. Tout au plus aurai-je à relever cette comparaison, destinée à figurer le concours des vertus, des intelligences célestes, dans l’ordre des choses créées :

Comme dedans Paris[1] on voit force manœuvres,
Charpentiers, maréchaux, maçons et armuriers,
Faire ouvrages divers à divers atteliers…

Les pures abstractions philosophiques ne sont guère du domaine de la poésie, un Lucrèce seul a pu les y faire passer ; Rivière, qui n’est pas un Lucrèce, réfute pesamment les anciens systèmes sur la nature de l’âme, puis, aussi fatigué, ce semble, que le lecteur qui a eu la patience de le suivre, il s’invite au repos, tout en promettant à sa Muse de revenir bientôt

Lui donner de bon cœur les rogneures du tems,
Que je pourrai soustraire aux négoces urgens.

Le rôle du Parlement devait être chargé, quand notre conseiller fit ce retour sur sa profession.

C’est avec une scrupuleuse exactitude qu’il traduit du latin l’exposition de la théorie de la fatalité, qui ouvre le huitième livre ; cette théorie lui semble ab-

  1. Palingene avait dit simplement : In magnâ urbe.