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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/27

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CHAPITRE VIII
LA SÉPARATION

Qui pourrait se faire une idée de la douleur de Munroe quand il vit traîner sa femme par terre et la jeter brutalement sur le dos d’un mustang.

Qui pourrait peindre la torture du malheureux père quand il vit un de ces démons rouges tenir son enfant par une jambe et le lancer sur les genoux de sa mère captive.

Après de vains efforts pour rompre ses liens, Munroe resta silencieux, tremblant de la tête aux pieds.

Cette seule violente émotion que montra le captif causa la plus grande joie aux sauvages et donna peut-être à « Loup Rouge » une idée de la manière dont il pouvait mieux faire souffrir son prisonnier.

Quand la capture avait été faite, le chef apache avait résolu d’épargner la vie de Marion : elle serait son esclave et ne pouvait pas, par conséquent, servir au supplice de Munroe. Personne autre qu’un sauvage avide de sang n’aurait pu imaginer le plan infernal que le chef apache avait résolu d’exécuter.

Si l’éclaireur avait été seul captif il aurait tout supporté avec courage et rendu railleries pour railleries. Mais que cet homme, qui s’était montré si brave, manifestât tant d’émotion au sujet de sa femme et de son enfant, surprit les Apaches. Pour la première fois ils le regardaient avec dédain.

Cependant sa brave défense et son audace étaient encore présentes à leur esprit, et tous durent convenir, malgré « la faiblesse de femme » qu’il avait eue, qu’il était encore digne de mourir de la mort d’un guerrier, c’est-à-dire d’une mort lente. Le chef décida que cela lui était dû.

Quand les sauvages avaient commencé la marche de nuit, l’éclaireur captif avait eu les yeux bandés, et avait été placé à quelque distance de sa femme et de son enfant : les Apaches savaient s’y prendre pour le faire souffrir.

Le lendemain aussi, quand les sauvages campèrent dans le