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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/41

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qu’il avait revêtu ses couleurs de guerre, et cela seul indiquait qu’il avait trouvé des signes de la présence de l’ennemi, mais « Vieux Rocher » n’avait pas demandé d’explication de suite, sachant bien que le Caddo révèlerait tout à temps.

Les deux sauvages n’eurent pas longtemps à attendre ; le vieil éclaireur fut bientôt en selle et prêt à partir. Il était devenu soudain aussi silencieux et aussi préoccupé que ses deux amis, car il savait très bien que le Caddo ne devait pas s’être trompé, et que le feu avait dû avoir lieu près de chez Munroe ou même chez lui, puisque « Chat Rampant » l’affirmait.

C’était terrible que cette nouvelle pour « Vieux Rocher. » D’après lui, la maison de Madison n’avait pas pris feu par accident ; de plus, il savait que Munroe devait être avec sa famille, à l’heure du soleil couchant.

Sans mot dire, le chef sauta sur son cheval et se dirigea vers la rivière. « Yeux d’étoiles » le suivit, puis « Vieux Rocher » ferma la marche.

Ils traversèrent la rivière, passèrent à travers les bois sur le côté ouest et débouchèrent enfin dans la grande plaine.

À ce moment, la maison de Munroe était presque consumée ; quelques jets de flamme s’élevaient encore dans les airs en répandant une faible lueur au-dessus des grands arbres dont la hauteur et l’épais feuillage avaient jusque-là protégé la maison qu’ils entouraient.

Un coup d’œil suffit, à « Vieux Rocher » pour tout deviner. La lueur était juste au confluent du ruisseau et du Concho et par conséquent ce devait être la maison de ses amis qui brûlait.

Tous les trois savaient aussi à quoi s’en tenir sur l’origine, du feu : ils étaient convaincus que c’était l’œuvre des Apaches.

Quel avait donc été le sort de Munroe et de sa famille ?

Un geste du Caddo montra le sud. Ce fut assez, avec un regard significatif, pour faire comprendre ce qu’il y avait à faire.