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Page:Hall - Les trois chercheurs de pistes, 1886.djvu/63

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Une détonation formidable, accompagnée de clameurs effroyables, retentit alors dans la nuit et mit tout le camp en émoi. En même temps, une fusillade nourrie succédait à ce premier signal d’attaque.

Les mustangs des sauvages bondirent dans la plaine affolés de terreur.

Les Apaches, réveillés en sursaut et aveuglés par cette grêle de balles, se précipitèrent tous ensemble sur leurs armes, se bousculant et se tuant les uns les autres, au milieu de la décharge des armes à feu et des cris féroces du Caddo et de ses deux compagnons. Les morts et les blessés culbutaient pêle-mêle avec les vivants dans une confusion indescriptible.

Nos amis ne s’enfuirent que lorsque leurs armes furent vides. Ils rejoignirent bientôt Marion, que les détonations d’armes à feu avaient effrayée et qui s’était arrêtée.

Le danger était passé, car les Apaches ne pouvaient se mettre à la poursuite, n’ayant pas de chevaux.

Le Caddo, Munroe et « Chat Rampant » venaient d’accomplir l’acte le plus audacieux et le plus dangereux qui eût encore été tenté sur la frontière.

À trois, ils avaient tué une dizaine d’Apaches, blessé un grand nombre d’autres, et pris tous les mustangs. Et tout cela après l’enlèvement de Marion qui était, à lui seul, un acte héroïque.

Après avoir rejoint la jeune femme, ils se dirigèrent vers l’ouest, emmenant avec eux les mustangs des sauvages qu’ils n’eurent pas de peine à rejoindre.

La bande apache se montra bientôt au sortir du bois ; les sauvages avaient reconnu Munroe, et cette apparition d’un homme qu’ils croyaient mort les remplit de terreur.

Les mustangs capturés furent vendus, et les trois éclaireurs s’en partagèrent l’argent.

La joie de Marion fut, comme on le pense bien immense, en se retrouvant dans les bras de son mari qu’elle avait cru écrasé par les buffles, et lorsque « Yeux d’Étoiles » lui remit