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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/30

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BEAUMARCHAIS.

chais retoucha et abrégea son œuvre. Sous cette forme nouvelle, la pièce se releva et plut au public. Nous reviendrons ailleurs sur ce premier essai dramatique. Suivons Beaumarchais, dont la destinée allait encore une fois changer de face.

En 1768 il épousa Mme Lévêque, veuve d’un garde général des Menus-Plaisirs : elle était jeune, belle et riche ; mais, moins de trois ans après le mariage, elle mourut subitement, laissant un fils, qui succomba lui-même en 1772.

Loin d’exciter la pitié publique, ce malheur ne fit que déchaîner contre Beaumarchais tous ses calomniateurs. Déjà, au moment de la mort de sa première femme, on avait fait courir des bruits d’empoisonnement. La même rumeur s’éleva après le décès de la seconde — accusation absurde, puisqu’une très grande partie de la fortune de la veuve Lévêque consistait en rentes viagères.

Vers la même époque, un nouveau drame : les Deux Amis ou le Négociant de Lyon, n’obtint qu’un médiocre succès et Beaumarchais connut les avanies que le public et les gens de lettres prodiguent sans pitié à un auteur tombé.

Enfin, et c’était le plus grave, il encourait la disgrâce du roi. Le jour du Vendredi saint, comme il se rendait à Versailles avec un vieux courtisan, le duc de la Vallière, celui-ci lui confia que, soupant le soir avec le roi et Mme du Barry dans les petits