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Page:Hallays - Beaumarchais, 1897.djvu/32

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BEAUMARCHAIS.

aime une maîtresse. » Il savait en effet que Beaumarchais avait tenté de grands efforts pour décider le vieillard à léguer ses biens à un autre de ses parents. Aussi déclara-t-il ne point vouloir reconnaître le règlement de comptes : un procès s’engagea. On nous dispensera d’entrer dans les détails de cette fastidieuse procédure. Beaumarchais gagna sa cause en première instance. Mais le comte de la Blache fit appel.

L’affaire était pendante devant la Grand’Chambre du Parlement ; et, rassuré par la sentence des premiers juges, Beaumarchais s’occupait de faire répéter le Barbier de Séville au Théâtre-Français, lorsqu’un incident imprévu vint le jeter dans de terribles embarras.

Le duc de Chaulnes, s’étant pris d’amitié pour lui, l’avait introduit chez sa maîtresse, Mlle Menard, une jeune et piquante actrice, qui avait joué, non sans succès, à la Comédie-Italienne. Beaumarchais, naturellement, consola Mlle Menard des mauvais traitements du duc, qui était brutal, irascible et jaloux. Ce dernier, lorsqu’il sut la vérité, s’en prit d’abord à son amie, puis, un beau matin, jura de tuer son rival.

Gudin nous a laissé un récit amusant et naïf de cette extravagante aventure : le duc, fou de colère, court à la recherche de son ennemi, jusque dans la salle du Louvre où Beaumarchais préside l’au-