et d’après que par corrélation. D’autre part des termes comme la cause et l’effet, et en général la conditionc et le conditionné, sont des corrélatifs, et cependant la relation même qui les lie signifie que l’un dépend de l’autre.
Il ne nous reste plus à examiner dans la théorie aristotélicienne de l’opposition que ce qui concerne l’opposition contradictoire. Sur ce point capital Aristote, avec l’aide de Platon il faut le reconnaître, s’est élevé à la vérité définitive. On doit seulement bien comprendre sa doctrine. Suivant une manière de voir encore très répandue et qu’on trouvera exposée par exemple dans la Logique de Renouvier[1], un terme contradictoire par rapport à un terme donné est simplement celui qui est autre. Il est vrai que Renouvier ajoute « sous un même rapport ». Mais cette addition, qui rend la formule à peu près juste, n’empêche pas la première base de cette formule d’être tout à fait vicieuse. Or, s’il fallait en croire Zeller, c’est sur une pareille base qu’Aristote aurait assis sa définition du contradictoire. « Si deux concepts diffèrent aussi complètement que possible, dit Zeller (p. 214), ils sont opposés à titre de contraires ; s’il se trouve simplement que l’un n’est pas ce qu’est l’autre (die blosse Verschiedenheit), ils sont opposés comme contradictoires ». — Autant dire qu’Aristote a défini la contradiction exactement de la même manière que Parménide. Car, pour Parménide, tout ce qui est, en quelque sens que ce soit, autre qu’une notion contredit cette notion : tout ce qui est autre que l’être est non-être, et par non-être il faut entendre quelque chose qui nie l’être, quelque chose qui le contredit. Platon reçoit de Parménide cette expression : le non-être, et il lui fait signifier, comme Parménide, tout ce qui est en dehors de l’être. Mais il a bien soin de distinguer, dans l’extension du non-être, un terme qui serait un opposé absolu de l’être, opposé absolu dont il ne s’occupe pas (Soph. 258 e, 258 a-b) ; il a bien soin de distinguer, parmi les genres qui sont à part les uns des
- ↑ Essais de critique générale. 1er Essai. Traité de logique générale et de logique formelle, 2e éd., I, 248 en haut (I, p. 156, de la réimpression).