Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/220

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qu’elle soit affirmative, il n’y a aucune manière d’obtenir une conclusion ; car on ne peut pas alors changer la qualité des mineures, et des syllogismes en cElErEnt ou même en cAlErEnt sont inadmissibles. On montrerait, en prenant par exemple les termes blancanimalneige et blancanimalpoix, que de tels syllogismes concluraient aussi bien le faux et le vrai (35 a, 3-24).

Lorsque, avec une majeure contingente et universelle, soit affirmative, soit négative, la mineure est une assertorique affirmative particulière, tout se passe comme si la mineure était universelle (dArII, fErIO). — Lorsque la majeure est une assertorique universelle et la mineure une contingente particulière, que les prémisses diffèrent ou non en qualité, il y a toujours syllogisme, à condition de transformer, au besoin, la mineure de négative en affirmative. Mais le syllogisme est toujours imparfait, et il faut le démontrer par l’absurde. — Si la majeure est particulière, qu’elle soit affirmative ou négative, assertorique ou contingente, quelle que soit alors la nature de la mineure, il n’y a pas de conclusion. En effet, dans tous ces cas, en prenant les deux triades de termes que nous avons indiquées dernièrement, on aurait de prétendus syllogismes, qui concluraient aussi bien le faux et le vrai (35 a, 25-b, 19).

En somme, avec une majeure universelle, il y a toujours une conclusion ; avec une majeure particulière, il n’y en a jamais[1] (35 b, 20-22, fin du chap. 15).

Les syllogismes où l’une des prémisses est nécessaire et l’autre contingente se comportent, naturellement, d’une façon analogue à ceux que nous venons d’étudier. — Avec une majeure nécessaire et une mineure contingente, toutes les deux affirmatives et universelles, on obtient un syllogisme à conclusion contingente, mais imparfait et qu’il faut démontrer par l’absurde (ch. 16, 35 b, 37-36 a, 2). — Si, toutes les autres conditions restant les mêmes, la majeure est négative, la conclusion est une assertorique

  1. Toutefois la majeure aurait beau être universelle, il n’y aurait pas de conclusion, si la mineure était une assertorique négative ; voy. 35 b, 8 et Waitz, ad 35 b, 21 (p. 414).