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QUINZIÈME LEÇON


LES QUATRE CAUSES ; LE HASARD

Nous avons déjà vu que savoir, c’est d’une manière générale, connaître par la cause ou raison et que la cause ou raison d’un fait, c’est-à-dire de l’attribution d’un prédicat à un sujet, c’est ce qui médiatise cette attribution, c’est le moyen-terme du syllogisme démonstratif. Nous quittons maintenant la logique pour entrer dans la science proprement dite ou, pour mieux dire, dans la science des choses concrètes, puisqu’Aristote laisse de côté la science abstraite ou mathématique. Comme, dans la science des choses concrètes, c’est par la science de la nature que commence Aristote, nous passons de la logique a la physique. Or, au moment où nous accomplissons ce passage, le premier objet qui doive nous occuper c’est évidemment la théorie des causes ; car nous avons à compléter, à rendre plus concrète la détermination générale de la cause dont nous avons pu nous contenter en logique (p. 173). Nous étudierons donc aujourd’hui le déterminisme de la nature tel que le comprend Aristote, en étudiant aussi par conséquent la lacune que présente selon lui ce déterminisme, c’est-à-dire le hasard.

Le but que se propose la physique est, dit Aristote, de savoir (Phys. II, 3, 194 b, 17) ; en d’autres termes c’est une science théorétique et non, comme la morale, une science pratique. Or, puisque savoir c’est connaître par la cause première, c’est-à-dire immédiate, nous devons chercher les causes de la génération et de la corruption et, en