Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/48

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Les ouvrages relatifs aux sciences de la nature, le groupe le plus nombreux, se divisent naturellement en ouvrages sur le monde en général et les êtres physiques en dehors des animaux terrestres, puis en ouvrages sur les animaux, et qu’on peut, jusqu’à un certain point[1], subdiviser en descriptifs et explicatifs.

Le premier des ouvrages de physique, à cause de sa généralité et peut-être même de son importance, est la Φυσική ἀκρόασις, en huit livres. Tel est le titre dans les manuscrits que nous avons et dans ceux qu’ont eus les commentateurs. Quant à Aristote, qui cite très souvent l’ouvrage, il dit, pour les premiers livres, φυσικά et τὰ περὶ φύσεως, pour les derniers, περὶ κινήσεως. Quant à la question de savoir comment diviser les deux groupes, elle reste d’ailleurs un peu incertaine. Il semble que le premier soit constitué par les livres I à IV, et le second par les livres V, VI et VIII. Le livre VII fait à peine partie de l’ensemble et il présente cette circonstance que nous en avons deux textes : l’un est une paraphrase, déjà connue d’Alexandre et qui a même fini, jusqu’à l’édition minor de Bekker, par usurper la place du vrai texte[2]. — Après la Φυσική ἀκρόασις viennent, dans l’ordre des matières, le Περὶ οὐρανοῦ et le Περὶ γενέσεως καὶ φθορᾶς, le premier en quatre, le second en deux livres. Mais le Π. γενέσεως καὶ φθορᾶς ressemble plus aux deux derniers du Περὶ οὐρανοῦ que ceux-ci aux deux premiers du même traité. Aristote cite souvent les deux ouvrages. Théophraste, dans son de Caelo, avait cité celui d’Aristote[3]. — Les

    de noter que cette partie du commentaire (à partir de Ε) est suspecte et que, d’après certains, elle doit être attribuée à Michel d’Éphèse (xie s. ap. J.-C. — Sur la Métaphysique, cf. Zeller, p. 80-81.

  1. Avec Zeller, p. 91.
  2. Alex. ap. Simplic. Phys., 1051, 5, 1052, 20, 1054, 27, 1086, 23, 1093, 8, Diels. Cf. Zeller, p. 85, 1. — Voir aussi la discussion, dans l’Archiv für Gesch. d. Philosophie, entre P. Tannery et G. Rodier sur La composition de la Physique d’Aristote, le premier soutenant (VII, 224-229 et IX, 115-118) que notre Physique est un tout fait de morceaux disparates, dont les livres V et VI notamment doivent être détachés ; le second, défendant au contraire l’unité de l’ouvrage (VIII, 455-460 et IX, 185-189, 1895-6).
  3. Zeller, p. 87, 1.