Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/75

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Cependant on est porté à se défier de la pénétration et du jugement d’un critique qui admet, non seulement l’authenticité des prétendues Catégories d’Archytas, mais celle des deux lettres d’Alexandre et d’Aristote sur la publication des écrits acroamatiques[1], tandis qu’il proclame l’inauthenticité du Περὶ ἑρμηνείας sur une unique et bien faible raison, à savoir que cet ouvrage qualifie les νοήματα de παθήματα τῆς ψυχῆς, ce qui est contraire au Traité de l’âme, de sorte qu’il faudrait choisir entre l’un et l’autre pour l’authenticité. Reconnaissons qu’il paraît mieux inspiré lorsqu’il condamne les Postprédicaments[2].

Selon Plutarque, Tyrannion était un athénien qui, pour échapper à la tyrannie d’Anstion, s’était réfugié à Amisus (sur le Pont-Euxin), où il passait pour un habile grammairien. Lorsque la ville toucha au pouvoir de Lucullus, en 72 dans la dernière guerre contre Mithridate (74-67), Tyrannion, plus ou moins explicitement réduit en esclavage, fut donné par Lucullus à son lieutenant Muréna qui le lui demandait. À son retour à Rome (peut-être en 66 avec Lucullus), Muréna l’affranchit. En 57, d’après deux lettres de Cicéron (ad Qu. fr. II, 1 ; ad Att. IV, 4, 8), Tyrannion instruisait les fils de Cicéron et donnait ses soins à la bibliothèque de celui-ci. Suidas nous dit qu’il mourut vieux, mais le chiffre de l’Olympiade est défiguré par une faute d’écriture. En supposant que Tyrannion ait eu quarante ans en 72, il en avait cinquante-cinq en l’an 57.

    à cet ouvrage dans Simpl. Phys. 923, 9, Diels. — Porphyre (Vie de Plotin, c. 24 s. in.) dit qu’il a rangé les écrits de Plotin, non dans l’ordre chronologique, mais d’après les matières, imitant en cela Andronicus, qui a réparti en traités les écrits d’Aristote et de Théophraste et réuni les matières voisines (τὰς οἰκείας ὑποθέσεις εἰς ταὐτὸν συναγαγών).

  1. Aulu-Gelle Noct. Att. XX, 5 : exempla utrarumgue literarum sumpta ex Andronici philosophi libro, subdidi. Cf. Mullach, p. 293, n. 3.
  2. Sur ces opinions d’Andronicus, en outre des références à Ammonius et à Alexandre données p. 27, 1 et 28, 1, voir Boèce, De interpr. ed. 2a, liv. I (Migne, 64, II, col. 397 B) et, en ce qui concerne les Postprédicaments, Simplicius, Cat. 379, 8-12, Kalbfl. Cf. Mullach, III, p. 297 sq. et Zellcr, II 1³, 69, 1 ; 67, 1 et III 2⁴, 643, 1.