nous avions d’éditer ces travaux, on pouvait hésiter sur la méthode à suivre dans leur publication.
Ces travaux sont des cours qu’Hamelin a professés soit à l’École Normale Supérieure soit à la Sorbonne[1]. Hamelin écrivait toutes ses leçons et mettait à les rédiger le soin méticuleux qu’il apportait en toutes choses ; mais il les rédigeait comme des leçons, en se plaçant, par la pensée, en face de ses futurs auditeurs. De là toute sorte de formules, de procédés d’exposition dont un professeur ne peut guère se passer, mais qui n’ont pas la même raison d’être dans un livre : résumés fréquents, liaison nettement marquée de chaque leçon à la précédente, divisions fortement soulignées, etc. On pouvait donc se demander s’il n’y aurait pas lieu de retoucher le texte de manière à le débarrasser de cet appareil scolaire. Mais il nous a paru qu’il ne nous appartenait pas de nous substituer à l’auteur et de lui prêter un langage qui n’a pas été le sien, surtout quand cet auteur est un homme de la valeur d’Hamelin. D’une manière générale, ces interventions de l’éditeur, même quand elles s’efforcent d’être discrètes, peuvent difficilement n’être pas arbitraires ; c’est pourquoi nous nous les sommes interdites en principe. Sous prétexte de corriger quelques imperfections sans importance, nous risquions d’ôter au travail quelque chose de son caractère propre. C’est comme cours qu’il a été conçu ; c’est donc comme cours qu’il fallait le présenter au public. Et il était d’autant plus naturel de lui laisser sa forme originale qu’il ne pouvait que donner la plus haute idée de ce qu’est l’enseignement philosophique dans nos facultés françaises.
Il me reste à remercier ceux dont le dévouement a rendu possible cette publication.
- ↑ Le cours sur Decartes a été professé à l’École Normale Supérieure pendant l’année 1903-1901.