Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/116

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s’applique aujourd’hui au maintien définitif de ses intérêts. Elle veut que son fils soit le futur empereur ; elle vit à présent dans un palais, et depuis qu’elle est devenue comme la prunelle des yeux de l’empereur, elle éloigne tout ce qui pourrait mettre en danger l’enjeu qu’elle poursuit. Récemment, Kim Yueng-Chun, un fonctionnaire important mais de situation précaire, voulant s’affermir dans la considération de son souverain, introduisit une nouvelle beauté, dont l’honnêteté et le charme étaient indéniables. Lady Om entendit parler de Lady Kang et ne dit rien. Cependant, quinze jours après, le ministre était éloigné sous un futile prétexte et, ensuite, torturé, mutilé et étranglé. Lady Kang put voir que si les moulins de Lady Om moulaient lentement, ils moulaient du moins très fin.

Lady Om est une fervente des anciennes coutumes ; c’est par les anciennes coutumes qu’elle a conquis sa place ; c’est par les anciennes coutumes qu’elle entend la conserver. Son pouvoir augmente tous les jours, et un imposant édifice a été élevé au centre de la capitale, commémorant ses vertus. Quelques mois avant son mariage avec l’empereur, alors qu’il y avait de nombreux signes du cours qu’allaient suivre les événements, l’empereur publia un décret proclamant Lady Om concubine impériale de première classe. Cette dignité ne lui donnait pas la position d’une impératrice, mais elle conférait à son fils le rang impérial. En raison de ce décret, ce dernier montera quelque jour sur le trône, et il préparait, pour Lady Om, le moyen de se faire reconnaître en Corée comme l’épouse légitime de son royal protecteur.