Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/118

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tallé dans le terrain des Douanes impériales coréennes, un autre occupa les portes et le jardin de la Légation anglaise.

Bien que la route suivie par la procession s’étendît entre les hautes murailles d’un passage particulier, large d’environ huit mètres et conduisant des bureaux des Douanes au jardin de la Légation, auquel on accède, du palais, par une poterne, et qu’aucun Coréen n’a le droit de traverser, des soldats étaient rangés, à un pas d’intervalle et se faisaient face, de chaque côté du chemin. Le public, qui ne voyait rien de la cérémonie, se consolait de son mieux en contemplant les troupes d’infanterie massées sur la place du palais. Il apercevait aussi, par instants, des officiers du palais, et les tonitruantes dissonances d’un chant triomphal, par lequel les musiciens privés de l’empereur saluèrent son arrivée et le passage de la cour, arrivaient faiblement aux oreilles tendues. Les Coréens sont fiers malgré cela du privilège de payer ces promenades de la cour, S’ils ne pouvaient voir à cette occasion l’auguste mine de Sa Majesté, il est à espérer qu’ils trouvaient une compensation aux lourds impôts qui les accablent dans le spectacle martial des uniformes tout battant neufs des troupes. Les plumets, les galons d’or et les épées des officiers, les fusils et les baïonnettes des soldats auraient fasciné n’importe quelle foule. Jusqu’au moment du départ, les soldats étaient restés étendus sur la chaussée, dormant dans la poussière, ou accroupis à l’ombre sur les marches des édifices, prenant part au déjeuner — un amas en décomposition de poisson cru et séché au soleil et de riz qui exhalait une odeur horrible, mais qu’ils dévoraient de bon appétit, en tirant des morceaux avec leurs doigts. Parfois un généreux citoyen leur apportait de l’eau ou