Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/120

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se concentre, à un tel moment, autour du souverain ordinairement reclus, tournait à la glorification d’une dynastie qui occupe le trône de Corée depuis plus de cinq siècles. Aussi pittoresque et grandiose que fut le tableau, la splendeur d’un moyen âge barbare apparaît mieux dans les processions d’un caractère plus public.

La procession partit du palais vers dix heures du matin. Elle offrait des éléments étranges où se mêlaient la farce, la fiction et les gaietés d’une pantomime. L’infanterie coréenne en uniforme bleu formait la tête du cortège à la sortie du palais, sa tenue moderne et son allure pimpante formant le seul lien entre le moyen âge et le vingtième siècle, auquel sa fonction puisse prétendre. Après elle, courant, trébuchant, causant bruyamment, passa tout un peuple de serviteurs du palais, avec des chapeaux fantastiques et des costumes plus Ou moins éclatants, de longues robes de soie bleue, verte, jaune, rouge et orange, portant des baguettes autour desquelles s’enroulaient des banderoles brodées et des rubans de couleur. Un rang de porte-étendards suivit portant des drapeaux de soie rouge avec des caractères bleus, se hâtant et se bousculant ; ensuite passa une file de flûtes et de tambours, les hommes en robes jaunes avec des lueurs d’or sur eux, les flûtes ornées de banderoles flottantes et les tambours de rubans. Des hommes portant des flèches dans des étuis de cuir et des drapeaux verts, rouges et jaunes vinrent après. Des soldats dans l’ancien costume, étonnants à voir, des hommes avec des clochettes et des cymbales sonnantes, des flûtes et des éventails, des eunuques du palais en costume de cour, des détachements de cavalerie à pied, les chevaux ne paraissant pas, mais les hommes habillés de chemises bouffantes, leurs chapeaux couverts de plumes et por-