Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/141

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d’acquérir une arme au moyen de laquelle on pourrait extorquer des concessions, illimitées. La manœuvre ne fut pas absolument heureuse. Le Syndicat de Yunnan, aux termes de l’accord, s’engageait à prêter au gouvernement coréen cinq millions de yens en lingots d’or et d’argent à 5 ½ %, l’emprunt étant soumis à une commission de 10 %, et devant être remboursé par versements partiels dans un délai de vingt-cinq ans. Dans le cas où le gouvernement coréen serait dans l’impossibilité de rembourser l’emprunt au moyen de ses ressources ordinaires, le revenu des douanes était engagé, comme garantie. L’accord fut signé par Pak, ministre des Affaires étrangères et Yi Yong-ik, ministre des Finances d’une part, par M. Cazalis, agent de la compagnie et M. Colin de Plancy, ministre de France à Séoul, d’autre part. De nombreux points n’étaient pas réglés dans le document. Il était particulièrement vague en ce sens qu’aucune date n’était fixée pour la remise des lingots d’or et d’argent à Chemulpo. On prétendit donc, évidemment avec raison, que le syndicat pouvait tirer parti de cet oubli en refusant tout bonnement de remettre l’argent tant que certaines concessions ne lui auraient pas été accordées.

M. Cazalis, l’agent du syndicat, en commandite de Yunnan, fut indigné de rencontrer un obstacle en M. Gubbins et en M. McLeavy Brown, qui, suivant lui, se laissaient mener par les Japonais en soupçonnant des intrigues russes. Il n’y a pas de raison de croire toutefois que le chargé d’affaires anglais ait basé son opposition sur un semblable terrain. Le plan du Syndicat de Yunnan était assez inique pour qu’on s’y opposât à première vue. Voici les faits tels qu’ils furent établis par le représentant de la compagnie. Le Syndicat de Yunnan,