Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/143

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de cinq millions, il y a bien des objets en Corée auxquels cette somme pouvait être consacrée d’une manière extrêmement profitable. Avec le revenu des douanes comme garantie, il n’aurait pas été difficile de s’assurer des conditions plus avantageuses que celles stipulées dans le contrat. Ces conditions étaient déraisonnables. Des propositions subsidiaires, à la conclusion desquelles on ne parvint pas alors, furent, quant à la cession à bail des mines de charbon de Pyong-yang, au contrôle de quarante-quatre autres mines, à l’achat d’un outillage de mine français, et entraînant d’autres stipulations, en elles-mêmes, inadmissibles pour la cour, qui donnait aux intérêts français en Corée une prépondérance injustifiée. Les usages auxquels on prétendit que l’emprunt serait affecté correspondaient précisément aux plus réelles nécessités. L’emprunt aurait obtenu l’approbation de tous s’il y avait eu la plus petite raison d’espérer que la cour serait fidèle à ses engagements. Malheureusement il n’y a pas d’espoir qu’une très appréciable portion de l’emprunt soit consacrée aux objets sur lesquels on a insisté, objets qui sont des facteurs puissants et vitaux dans le développement économique du royaume. L’emprunt fut remis en lingots à raison d’un tiers en argent et de deux tiers en or, apparemment pour qu’on pût fonder une Banque nationale et remplacer l’actuelle monnaie de nickel par des pièces d’or et d’argent. Ceci est grandement louable. Si les faibles proportions de l’emprunt rendaient une telle chose faisable, la conversion de l’argent du pays serait d’un bénéfice incalculable pour le crédit financier du gouvernement et de la nation en général. Mais il faut rappeler qu’une des raisons qui fit contracter le dernier emprunt japonais était de créer une monnaie de nickel,