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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/150

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Si Sa Majesté ne gaspillait pas son revenu par l’achat de terres, pour l’ornementation de son palais et de sa personne, pour ses parents, ses femmes et les fêtes continuelles de la cour, l’appauvrissement chronique du trésor n’existerait pas. En outre un quart au moins de son revenu reste entre les mains des fonctionnaires qui en ont le maniement.

Dans ces conditions, il n’a jamais refusé d’accepter le secours de personnes intéressées ; mais ce secours de mauvais présage ne délivre pas le pays du fardeau des hypothèques et des impôts.

Les crédits affectés aux différents départements grèvent le revenu d’une manière qui est absolument hors de proportion avec l’utilité ou l’importance précise de n’importe lequel de ces fantastiques bureaux. Le ministère de la Guerre réclamait en 1901, en chiffres ronds, plus de trois millions et demi de yens, le ministère des Affaires étrangères un quart de million de yens, le ministère des Finances trois quarts de million de yens, le palais un peu plus d’un million de yens, et le ministère de l’Intérieur un peu moins de cette somme. Un million de yens vaut en gros 100.000 livres sterling. La somme versée au ministère de la Guerre en 1902 fut, en chiffres ronds, d’environ trois millions de yens ; au ministère des Affaires étrangères, un peu plus d’un quart de million de yens ; au ministère des Finances, un peu plus d’un demi-million de yens. Les départements de la Justice, de l’Agriculture, de la Police, de l’Éducation et des Communications, dans cette administration grandement coûteuse et totalement incapable, revendiquent tous leur part du budget, si bien qu’il ne reste plus rien et qu’il y a très peu à montrer pour cette prodigalité dans la distribution des deniers publics.