Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je me propose, en ce chapitre, de décrire brièvement la situation exacte qu’occupent en Corée les intérêts manufacturiers et industriels des pays étrangers ; j’ajoute un tableau qui, j’espère, attirera l’attention des fabricants anglais sur les moyens qu’emploient les maisons japonaises pour réussir à satisfaire aux demandes du marché coréen. Les Japonais ont un avantage dans la proximité de leurs centres de production ; un autre facteur de leur suprématie est l’entente qui règne parmi tous les établissements japonais pour boycotter les produits étrangers.

Un fait procurera peut-être une légère consolation aux fabricants anglais, c’est qu’il reste beaucoup d’articles qui défient les facultés d’imitation des Japonais. Ce sont surtout les produits de Manchester qui se démontrent supérieurs à tout ce qu’on peut leur opposer. On a vu, par exemple, qu’il était impossible d’imiter les tissus teints de Manchester, et la concurrence japonaise ne peut diminuer le succès de ce produit particulier. Les glass-cloth chinois ont néanmoins fait beaucoup tomber les linons anglais. Le fabricant chinois, qui n’est gêné par aucune élévation du coût de la production et du transport, peut offrir un produit supérieur et d’un meilleur usage, à un prix moins élevé. En outre, malgré la prétendue supériorité des locomotives américaines sur les locomotives anglaises, le matériel roulant, de fabrication anglaise, sur les chemins de fer japonais en Corée, a conservé sa situation. Il est agréable d’apprendre qu’une certaine partie du matériel de l’ancienne ligne de Chemulpo à Séoul, et du nouveau prolongement sur Fusan, a été acheté en Angleterre. M. Bennett, directeur de la maison Holme Ringer et Cie, la seule maison anglaise existant en Corée, à qui fut confiée la commande de la compagnie japonaise, m’a dit que les rails d’acier et les éclisses