Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/263

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L’action vigoureuse du ministère japonais ne fut pas sans effet et le gouvernement coréen ordonna aussitôt au préfet de Yong-an-po de s’opposer à tout nouvel empiètement des Russes. Les efforts des fonctionnaires locaux furent pourtant vains et, vers le milieu de septembre, en plus de la colonie de Yong-an-po, celle de Yong-chyon s’était développée et se composait maintenant de cent vingt-huit cabanes chinoises, avec treize cents Chinois, soixante-dix Russes et vingt tentes. Des plaintes contre les Russes, qui s’appropriaient délibérément les biens des Coréens, commencèrent à arriver à Séoul et, le 13 septembre, on apprit qu’une ligne télégraphique venait d’être posée à nouveau entre Yong-an-po et la concession de bois sur le Yalu. Une autre information, beaucoup plus inquiétante, accompagnait la nouvelle de ce surcroît d’activité. Les Russes avaient construit une haute tour sur une élévation près du port de Turyu et ils préparaient des emplacements pour trois batteries d’artillerie de campagne. Le 23 octobre, une compagnie de cinq cents Russes commandés par deux officiers, ayant traversé le Tumen et pénétré de nuit sur le territoire coréen, un navire de guerre japonais vint, comme contre-démonstration, mouiller dans l’estuaire du Yalu, tout près de Yong-an-po.

On trouvera peut-être que j’ai donné une importance exagérée à la question de la concession russe. Mais, sans vouloir faire un chapitre d’histoire contemporaine, j’ai pensé qu’il était nécessaire d’apprendre aux lecteurs les phases diverses qui ont précédé le développement de l’action russe sur le Yalu[1].

  1. On dit aussi l’Am-nok.