Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/285

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sûrs de leur coup. Les divers quartiers de l’ours se vendent un bon prix. En dehors du produit de la peau, la chair, la graisse, les tendons et le fiel de l’ours, auxquels on prête certaines vertus médicinales, se vendent leur poids d’argent. Le seul animal royal qu’on trouve en Corée, — tel l’éléphant blanc du Siam, le dromadaire d’Égypte, le bison des États-Unis, — est le tigre. Contrairement à l’espèce indienne qui se plaît dans les jungles tropicales, le tigre coréen vit dans la neige et les forêts du nord, jusqu’au cinquantième parallèle. Dans l’esprit des Coréens, le tigre est le symbole de la férocité, un emblème martial et glorieux. Les chasseurs de tigres affectent de mépriser leur noble proie et parfois même l’attaquent, aidés de chiens dressés et n’ayant à la main qu’une lance ou une courte épée. On prend parfois les tigres au moyen de trous recouverts de terre et de branchages et garnis de pieux. Il est alors facile de les tuer. Les chasseurs mangent la chair et vendent la peau et les os.

Les chasseurs de tigres sont extraordinairement courageux. Le gouvernement a parfois recours à leurs services pour la défense de l’empire. Armés du fusil à mèche, de la lance et de l’épée, ils battirent les Français commandés par l’amiral Roze, en 1866, et résistèrent héroïquement à la marche des Américains en 1871. En 1901, on les rassembla pour défendre la frontière du nord contre les incursions des brigands de Mandchourie.