Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/288

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ducteurs de la difficulté qu’il y avait à mener des chevaux à travers la passe de Tan-bal-yang, la seule barrière qui nous restât à franchir et qui sépare le monde extérieur du premier monastère de Keum-kang-san. Les mampus étaient disposés à abandonner l’entreprise, et nous dûmes confirmer nos ordres au moyen de coups de bâton. Leur opposition fut de courte durée, et instantanément leur mauvaise humeur fit place à cette attitude tranquille et à cet air de contentement qui leur étaient habituels. Avec une énergie et une patience infatigables, ils excitèrent leurs petits poneys à escalader les roches, à se faufiler à travers les taillis enchevêtrés et les blocs de rochers qui encombraient le sentier, et à gravir les raidillons. Nous suivions le lit desséché d’un torrent au niveau de la vallée, et nous montions lentement. L’ascension était pénible et la pente devint bientôt tellement raide que le bât des poneys leur glissa du dos. Pendant quatre heures, l’endurance des huit animaux et de leurs conducteurs fut mise à une rude épreuve. Mais les uns comme les autres étaient des produits de la montagne, aux membres vigoureux et au souffle puissant.

La descente, par une fissure de la crête des montagnes, fut moins pénible. Les conducteurs firent des cordes avec des plantes grimpantes, cueillies dans les taillis, et les enroulèrent autour des bagages. Puis ils marchèrent derrière les poneys en tenant les cordes, ce qui maintenait les animaux et empêchait les bâts pesants de glisser à nouveau. Malgré cela, le chemin était jonché des débris de nos bagages. Cependant nous n’eûmes qu’à nous louer du procédé ingénieux imaginé par nos guides, et les petites bêtes se tirèrent d’affaire admirablement à travers les bois frais et verdoyants.

La pente de la montagne était parfumée de plantes