Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/301

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le pays a traversés, la religion réelle de la grande masse du peuple n’a pas subi de grands changements. Quelque persistante que soit cette tendance des classes inférieures vers la démonolâtrie, la philosophie de Confucius est, depuis le quinzième siècle, le culte officiel et à la mode en Corée. Il est arrivé, dans sa période moyenne, à ce point où une religion, qui n’a d’abord été accueillie que par un petit nombre d’adeptes pour s’étendre ensuite jusqu’à être absorbée par le peuple, se sent fermement établie et accentue sa prédominance par ses prétentions bigotes, son intolérance et par la violence de ses prétentions, triomphe ultime des doctrines usurpatrices. Le confucianisme s’est aujourd’hui répandu dans toute la péninsule. Du quatrième au quatorzième siècle, époque où prévalait la religion de l’Illuminé, il n’était étudié et pratiqué que par les classes instruites. Le bouddhisme a prédominé dans toute la partie méridionale de la péninsule, et n’a influé qu’en partie sur le nord, où il n’a pu vaincre les enseignements de Confucius. Dans tout son développement, le bouddhisme a toutefois exercé une influence puissante sur les affaires coréennes, influence qui a duré jusqu’à la fin de la dernière dynastie. À un moment les bonzes dirigeaient la cour et annulaient les décrets du monarque. Au temps de son ancienne suprématie, le bouddhisme devint le plus puissant et le plus formidable facteur dans l’éducation du pays. Il exerça un pouvoir sans limite, et guida les révolutions politiques et sociales de l’époque. On témoigne encore un grand respect aux doctrines du bouddhisme en Corée. De nouveaux monastères et temples sont en cours de construction, les prêtres bouddhistes du Japon et de la Corée faisant cause commune contre les missionnaires occidentaux. L’empereur a lui-même témoigné de l’intérêt