Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/324

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pas, on fit des exemples en s’emparant des plus enthousiastes sectateurs. Beaucoup furent torturés, d’autres condamnés à l’exil perpétuel. Les persécutions continuèrent jusqu’en 1787 ; mais l’œuvre de prosélytisme ne cessa pas, malgré les traitements infligés aux convertis par le bourreau.

C’est en 1791 qu’un missionnaire étranger essaya pour la première fois de pénétrer en Corée. Ce ne fut toutefois que trois ans plus tard qu’un prêtre de l’Évangile parvint à tromper la vigilance des gardiens de la frontière. Celui-ci étant entré, les autres suivirent naturellement, sans se laisser détourner par la crainte de la mort violente que tant de ces intrépides chrétiens avaient soufferte. Pendant que les missionnaires français poursuivaient leur œuvre périlleuse, en dépit de l’hostilité non déguisée de la majorité du peuple, la muraille d’isolement que la Corée avait élevée autour d’elle, était sapée petit à petit. Des vaisseaux venus de France, de Russie et d’Angleterre touchaient ses côtes au cours de leurs voyages d’exploration et de commerce dans la mer Jaune. Par suite des associations d’idées que fit naître en leur esprit la vue de ces navires étrangers, les Coréens s’accoutumèrent à la pensée que le monde ne se limitait pas aux ressources de leur pays et aux territoires lointains de la Chine. Jugeant toutefois les matelots qui tombaient entre leurs mains à la mesure des prêtres français, qui avaient bravé toutes les lois du pays, ils les mettaient à mort aussitôt. Ils agirent ainsi jusqu’en 1866, époque à laquelle l’amiral commandant une escadre française à Tientsin, eut connaissance que certains de ses compatriotes avaient été massacrés en Corée. À la réception de cette nouvelle, une expédition fut préparée : première manifestation de cette politique dont s’inspire le gouver-