Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/350

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charge d’un autre. Il y avait un poney de réserve. L’interprète et moi, nous allions à cheval ; les domestiques montaient les bêtes portant les bagages, le porteur allait à pied.

À une occasion où je voyageais avec un Allemand de mes amis, notre suite fut très nombreuse. Nous avions chacun notre équipement et un personnel commun pour l’expédition. Ce n’est d’ailleurs pas le moyen de mener à bien une telle entreprise. De plus, cela revient assez cher et cause bien du tracas, la direction d’une telle caravane n’étant pas une petite affaire. Il y avait cependant quelque chose de fastueux et d’agréable dans cette chevauchée à travers la Corée. Mais, je le répète, ce n’est pas la méthode à suivre en général.

Je n’avais plus grand’chose à faire en Corée. Mon voyage à travers la péninsule m’avait mené de Fusan à Séoul, puis de Séoul à Won-san ; j’avais terminé l’examen des centres industriels et miniers de l’intérieur et de la côte ; j’avais contemplé les beautés des montagnes de Diamant avec leurs monastères bouddhiques. Au terme de ces courses j’étais fatigué et mal à l’aise ; de plus, le moment approchait d’entreprendre mon long voyage par terre de Séoul à Vladivostock, le centre de l’autorité russe sur le Pacifique. La chaleur à Séoul était accablante, lorsque M. Gubbins, le ministre anglais, me conseilla d’aller me reposer et reprendre des forces dans une île de la rivière Han, à quelques milles en amont. Avant la nuit, mes gens et moi nous voguions, avec la marée, sur l’estuaire de la rivière. La brise marine soufflait sur les eaux calmes et scintillantes, et la lassitude qui me déprimait se dissipait sous l’influence des vents d’orage et de l’air frais venant du port. Au sortir de l’atmosphère étouffante de la capitale, où les gens avaient cessé de