Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/48

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découverte de la baie de Broughton ; Unkoffsky, qui sombra dans les eaux de la baie qui est désignée par son nom ; le malheureux La Pérouse, qui, en juin 1787, découvrit dans la mer du Japon une île qui à présent porte le nom de l’astronome Dagelet ; Durock, Pellissier, Schwartz et les autres — quel écho reste-t-il d’eux, de leur destin, et de leur carrière postérieure ? Leurs noms tout au moins ne devraient-ils pas témoigner de leurs souffrances et de leurs efforts, des difficultés qu’ils affrontèrent, de la joie mince de quelque chose de tenté, de quelque chose d’accompli, qui fut leur unique consolation pendant maintes heures de veilles tristes et vaines ?

La Corée est une terre d’exceptionnelle beauté. Les usages, la littérature, et la nomenclature géographique du royaume prouvent que la superbe et inspiratrice nature de la péninsule est pleinement appréciée par la population. De même que les côtes coréennes témoignent de l’esprit aventureux de maints marins d’Occident, ainsi les noms donnés aux montagnes et aux rivières du pays par les habitants eux-mêmes reflètent la simplicité, la crudité et la nature superstitieuse de leurs idées et de leurs croyances. En Corée, toutes les montagnes sont assimilées à des personnes. Dans la croyance populaire, des dragons y sont ordinairement associés. Chaque village offre des sacrifices aux esprits de la montagne. Des autels sont élevés au bord de la route et dans les passes de la montagne, afin que les voyageurs puissent déposer leurs offrandes aux esprits et s’assurer leur bienveillance. Les Coréens croient que les montagnes exercent d’une certaine manière une influence bienfaisante et protectrice. La capitale de la Corée possède sa montagne gardienne. Chaque ville se fie à quelque puissance protectrice pour