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Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/95

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elle lave et repasse ; elle entreprend un commerce et le dirige, ou bien elle travaille la terre et exploite une ferme. En présence de toute adversité, et dans ces moments d’épreuves, et de misère où son fainéant de seigneur et maître s’effondre dans le néant de son désespoir, c’est elle qui maintient la misérable famille en péril. Sous la dynastie précédente, la sphère d’activité des femmes en Corée était moins restreinte. La loi de réclusion n’existait pas ; le sexe féminin jouissait d’une plus grande liberté publique. Vers la fin de cette dynastie cependant, le caractère de la société s’abaissa, et les femmes spécialement furent en butte à la violence. Les prêtres bouddhistes se livrèrent à une débauche universelle ; l’infidélité conjugale fut pratiquée comme un sport ; l’enlèvement devint à la mode. La dynastie actuelle s’efforça de réprimer ces désordres en ordonnant et en propageant l’isolement et une plus grande soumission des femmes. Le vice et l’immoralité se pratiquaient depuis si longtemps et d’une façon si générale que les hommes avaient déjà commencé d’eux-mêmes à garder leurs femmes enfermées. S’ils les respectaient dans une certaine mesure, ils étaient tout à fait soupçonneux à d’autres égards. La crainte et la méfiance étaient ainsi les causes dominantes de la réclusion des femmes, et ce système se développait de lui-même, les Coréens ayant appris à redouter les propensions amoureuses de leur propre sexe. Il est possible que les femmes trouvent dans la protection qui leur est aujourd’hui accordée, une légère compensation aux corvées et aux durs travaux qui sont leur partage.

L’esclavage parmi les Coréens se borne aujourd’hui à la possession de femmes esclaves. Jusqu’au temps de la grande invasion de la Corée par les armées japonaises