hauts fonctionnaires. Elles sont ordinairement remises en liberté. De plus, une femme peut se soumettre à l’approbation d’un maître éventuel. Si on la trouve satisfaisante et si elle a de bonnes recommandations, ses services peuvent valoir dans les quarante, cinquante ou cent mille d’argent comptant. Quand le prix a été versé, elle fait un acte de donation de sa propre personne à son acheteur, et elle met l’empreinte de sa main sur le document en place de sceau, dans le but de fournir un facile moyen d’identification. Quoique cette transaction ne reçoive pas la connaissance du gouvernement, le contrat est obligatoire.
Comme la loi décide que la fille d’une esclave doit prendre la place de sa mère quand elle meurt, il est de l’intérêt du maître de favoriser le mariage de ses esclaves. Les esclaves qui reçoivent un dédommagement pour leurs services peuvent épouser qui leur plaît ; on fournit un logement au couple. Le maître n’a toutefois aucun droit sur les services du mari. L’esclave qui se voue volontairement à l’esclavage et qui ne reçoit aucun prix pour ses services ne peut se marier sans consentement. Dans ces cas-là, il n’est pas rare que le maître, au bout de quelques années, lui rende la liberté.
Jusqu’ici la position de la femme coréenne a été si humble que son éducation n’a pas été nécessaire. Sauf parmi celles appartenant aux classes les moins honorables, les facultés littéraires et artistiques demeurent incultes. Parmi les courtisanes cependant, les talents intellectuels sont cultivés et développés en vue de faire d’elles des compagnes brillantes et divertissantes. Le seul signe de leur profession est la culture, le charme et l’étendue de leurs connaissances. Ces « feuilles de soleil », trait caractéristique de la vie publique en Corée,