Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/110

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Il se préoccupait enfin de garder partout et toujours la supériorité de feux sur l’artillerie ennemie, et dans ce but il formait un parc de réserve, afin d’avoir sous la main les pièces destinées à renforcer les batteries attaquées. Il y a, on le voit, identité absolue entre ces principes et ceux qui guidèrent Denfert-Rochereau dans sa défense de Belfort.

Tout était prêt à Pondichéry, quand la flotte de Boscawen arriva devant Gondelour, le 4 août 1748. Le 18 seulement trois vaisseaux anglais parurent dans la rade de Pondichéry ; les Anglais, au nombre de 3,720, avec des milliers de cipayes, sortirent le même jour de Saint-David et vinrent camper à quelques kilomètres d’Ariancoupan.

Dupleix, averti par ses éclaireurs, envoya un petit corps de troupes avec de l’artillerie et de la cavalerie pour défendre le plus longtemps possible le passage de la rivière Chouaubark, un peu en avant d’Ariancoupan. Après avoir repoussé trois attaques de l’avant-garde anglaise forte de 1,200 hommes, le détachement français, se voyant sur les bras toute l’armée, se retira sous la protection de la cavalerie, dont les charges vigoureuses arrêtèrent l’élan de Boscawen. Le 24, sous le feu d’Ariancoupan, en perdant beaucoup de monde, les Anglais traversèrent la rivière, et gagnèrent un bois proche du fortin. On croyait qu’ils ne faisaient cette manœuvre que pour s’abriter, quand tout à coup on les vit déboucher du bois en courant. Ils tentaient l’assaut ; opération plus que téméraire, puisqu’ils n’avaient ni échelles ni grenades. On les laissa arriver à bonne portée, et on les couvrit de boulets et de mitraille, pendant