Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/180

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déclarer, l’armée, sortie de Golconde depuis deux ans, se débanderait, les trois héritiers de Naser-Singue, circonvenus par les ambitieux, cabaleraient l’un contre l’autre, et il ne serait plus temps de rien faire alors, dans l’hypothèse où Dupleix prendrait le parti de soutenir les droits de l’un d’eux. « Ce qu’il faut, c’est se décider sur-le-champ, sans attendre les ordres de Dupleix qui ne peuvent arriver avant quinze jours, et proclamer Salabet-Singue soubab du Dékan. Que ne devez-vous pas attendre de ce prince, qui vous sera redevable de la liberté, de la vie et d’une couronne ? Dupleix vous approuvera, soyez-en persuadé. Je connais ses vues, ses projets. Il verrait votre retour et vos doutes avec désespoir. »

Ragnoldas ajouta que d’ici à deux jours il serait plus puissant que jamais. Le lendemain, il déclara à Salabet-Singue que, n’ayant accepté le ministère que par force, il se retirait, et remit les sceaux. Au premier conseil, après le premier épanouissement des ennemis du rajah passé, on s’aperçut que personne n’avait la moindre notion des affaires, qu’on n’avait pas la solde des troupes, qu’on ne savait comment faire rentrer l’argent.

Force fut bien de rappeler le rajah, qui aussitôt instruisit Salabet-Singue de sa conversation avec Bussy et obtint du futur soubab les avantages les plus larges pour la Compagnie française. Il retourna alors trouver Bussy et lui mit dans les mains un acte par lequel Salabet-Singue non-seulement confirmait les concessions octroyées par Mousafer-Singue, mais les augmentait encore du côté de Mazulipatam, et donnait en