Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pre. Mais toutes ces négociations demandaient du temps, et le temps allait manquer.

D’Autheuil, arrivé sur le théâtre des opérations, expédia à Law deux émissaires, chargés d’une dépêche identique, pour l’informer de son approche, l’avertir que leur objectif commun était Samiaveram, qu’il attendait l’attaque et qu’il marcherait au canon. L’un des messagers fut pris par Clive, l’autre put remplir sa mission. Clive aussitôt courut à la rencontre de d’Autheuil. Le général français n’était pas en état de résister aux forces anglaises avec ses cent vingt hommes, dont il avait pris la plus grosse partie à Volcondapuram ; mais il ne voulait pas s’éloigner. Il manœuvra parallèlement au Cauveri, espérant toujours que les troupes allaient sortir de Sheringam pour se mettre à la poursuite de Clive.

Par un hasard miraculeux, Law avait appris la marche de Clive quelques heures après la lecture de l’avis de d’Autheuil. C’était le cas où jamais d’aller de l’avant. En se portant rapidement sur Samiaveram, il en enlevait la garnison, il était libre de se rejeter sur Clive, occupé avec d’Autheuil et pris dès lors entre nos deux armées ! Mais il fallait faire donner toutes les troupes, entassées dans Sheringam. Law ne comprit pas cette nécessité ; il ne mit en mouvement que quatre-vingts Européens et sept cents cipayes pour cette action dont le prix était l’empire de l’Inde. Après un combat sanglant, ce petit corps fut anéanti, sans que Law pensât à le secourir. Quelque jours plus tard, d’Autheuil, surpris à Volcondapuram, dont les Anglais avaient acheté le gouverneur, était forcé de mettre bas les armes, et le cercle de fer se refermait sur Sheringam.