Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/245

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dont les conséquences pouvaient être funestes à l’œuvre, si bien menée jusqu’ici, de la reconstruction de sa puissance. Il résolut d’entraver les communications des troupes anglaises, campées à Saint-David, avec le détachement de Trichinapaly. Dans ce but, il confia à Kerjean le commandement d’un petit corps de quatre cents soldats européens et de mille cinq cents cipayes avec cinq cents cavaliers, et lui donna l’ordre de s’avancer, par Bahour, vers le Pounar, sur la rive duquel s’élevait le fort Saint-David, afin de couper la route de Trichinapaly. Cette fois encore, il lui remontrait la nécessité de la prudence. Il lui recommandait de veiller attentivement sur les manœuvres de l’ennemi et de tenter, si les circonstances s’y prêtaient, des alertes de nuit, qui inquiètent l’adversaire et le mettent sur les dents.

À la nouvelle de ce mouvement hardi, le major Lawrence réunit quatre cents Européens, avec mille cipayes, et le 27 août s’avança à la rencontre des Français. Dupleix, informé par ses espions de la marche de l’ennemi, expédia à Kerjean l’ordre de se replier sur Villenour et de s’y établir. Le général obéit. Le camp, installé sur un coteau, protégé sur un de ses flancs par un grand étang, semblait solidement assis.

Lawrence n’en risqua pas moins l’attaque, le 6 septembre. Il fut repoussé, perdant beaucoup de monde, et se replia en bon ordre vers Bahour, suivi de près par les troupes françaises. À la nuit, Kerjean fit faire halte dans un endroit peu favorable à la défense ; on y établit le bivouac. « Le plaisir que l’on avait de voir fuir l’ennemi, la sécurité où l’on était qu’il ne songeait qu’à cette fuite, empêcha de prendre les pré-