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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/255

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faire intimer l’ordre du Roi de rentrer dans nos comptoirs. Les troupes que la Compagnie envoie dans l’Inde sont destinées uniquement à la conservation et à la défense de ses établissements. Les frais et la difficulté du transport, et la conservation des citoyens, qui dans toutes les conditions sont infiniment chers à l’État, exigent qu’on ne s’en serve que pour les usages auxquels ils sont destinés. Vous ne devez donc point faire sortir de troupes de l’étendue de nos concessions, à moins que ce ne soit pour les changer, ou dans le cas d’une guerre défensive…

« Vous voyez par là que l’intention de la Compagnie est d’éviter soigneusement d’entrer dans aucune guerre auxiliaire, à moins qu’on n’y soit forcé par les secours que fourniraient les autres nations européennes. »

C’était l’abandon. Éclairer le roi et la France devenait d’une nécessité absolue et urgente. Dupleix se décidait donc à envoyer d’Autheuil en France « pour y représenter le vrai des choses et le nécessaire ». « Après cette démarche, écrivait-il le 15 octobre 1752 à M. de Savalette, si on ne veut pas m’écouter, je prends congé de la Compagnie et de tout ce qui a rapport à elle. Il y a trop longtemps que je suis sa victime, et je ne trouve chez elle que de l’ingratitude ; c’est assez l’ordinaire de tout ce qui s’appelle Compagnie, où chacun ne regarde que son intérêt particulier. D’Autheuil ira se présenter à vous pour, de concert avec vous, se déterminer sur les démarches qu’il doit faire pour percer un labyrinthe qu’il connaît peu et pour lequel il a besoin d’un guide. Vous lui en servirez.

« L’honneur et la gloire du roi, les avantages de la