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CHAPITRE XI

DISGRÂCE ET MORT DE DUPLEIX.


Alarmes des actionnaires à la nouvelle du désastre de Trichinapaly. — Le ministère partage les craintes du comité des directeurs. — L’ambassade de d’Autheuil échoue. — Négociations pour la paix à Londres entre les deux compagnies. — Les Anglais demandent le rappel de Dupleix ; la France l’accorde. — Godeheu désigné pour faire exécuter dans l’Inde les décisions de la Compagnie. — Il emporte l’ordre d’arrestation de Dupleix. — Conduite cauteleuse de Godeheu. — Ses lettres à Dupleix, qui n’a aucune méfiance. — Débarquement de Godeheu. — Ses procédés envers Dupleix. — Godeheu annonce au Conseil le rappel de ce dernier. — Godeheu gouverneur. — Ses instructions. — Départ de Dupleix. — Godeheu veut la paix à tout prix. — Les Français abandonnés par leurs alliés. — Levée du siège de Trichinapaly. — Conclusion d’une suspension d’armes avec Saunders. — Négociations pour la paix. — Le traité. — Dupleix à Paris. — Sa lutte contre la Compagnie. — Sa misère. — Sa mort. — Conclusion.


L’opinion, à Paris, on le sait, se montrait hostile à Dupleix ; elle se laissait guider, comme cela lui arrive parfois, par le sentiment. La Bourdonnais, toujours prisonnier à la Bastille, avait su exciter la pitié de la foule. Il était à la mode ; on le regardait comme un héros, on croyait en lui. Dans ses pamphlets, au ton âpre, passionné, dramatique, il représentait l’homme d’État qui voulait donner à son pays l’empire de l’Inde, comme un proconsul avide, comme un tyran, comme