Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/31

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gènes appelèrent Phoolchery, nom qui par corruption devint Pondichéry. On fit la guerre aux Hollandais, nos concurrents dans la Péninsule ; on eut des succès : on conquit sur la Compagnie rivale Trinquemale et Saint-Tomé. Puis vinrent les revers. La France perdit ses conquêtes. Pondichéry, assiégé par une forte armée hollandaise, tomba au pouvoir de l’ennemi, après une vigoureuse défense de la faible garnison. La paix de Ryswyk nous rendit cette ville, qui devint la résidence du gouverneur.

Malgré la prospérité de Pondichéry, les affaires commerciales de la Compagnie périclitèrent au point que deux ans avant l’expiration de son privilège, elle ne pouvait même plus expédier un navire aux Indes et se voyait forcée de transférer son monopole à des marchands de Saint-Malo. Les opérations de Law lui rendirent une activité factice ; à la chute du système, elle resta debout, grâce à l’appui du gouvernement, qui lui concédait le monopole des tabacs et des loteries.

Quoique la Compagnie fût, de par ses statuts, une corporation essentiellement commerciale, elle avait été parfois contrainte de s’aventurer sur le terrain de la politique et de prendre parti dans les guerres des princes indiens. C’était là le sujet de vives querelles entre le gouvernement de Pondichéry et le conseil des directeurs, car on peut constater déjà l’existence de deux tendances opposées dans l’administration de la Compagnie. Les gouverneurs, directement mêlés aux affaires de l’Inde, étaient perpétuellement tentés de profiter des occasions qui s’offraient d’agrandir le pouvoir de la société qu’ils géraient. Composé en majorité