Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/62

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inexpugnables, grâce au génie de Clive et à l’héroïsme de ses compagnons ? Toutes les apparences étaient pour une prompte reddition de Saint-David. Le Coromandel délivré, on pourrait s’emparer de Calcutta, la rivale de CHandernagor, et de Bombay même, puisque ces deux villes seraient alors privées de tout appui.

La Bourdonnais partageait vite cette manière de voir : « Dès 1741, vous sçavez que j’avais formé dessein sur Madras. Encouragé par Dumas, auquel j’avais communiqué mes projets, je vous les fis expliquer lorsque vous vîntes prendre possession de notre gouvernement ; vous l’approuvâtes et fîtes les préparatifs qu’une paix continue rendit inutiles. Depuis la guerre, persistant dans mon premier dessein, je vous en ai fait part, en vous priant d’ajouter aux anciens préparatifs tous ceux qui peuvent faciliter notre réussite ; vous vous y êtes prêté de tout votre pouvoir ; ainsi rien ne serait plus assuré que la conquête de Madras si nous n’avions rien à appréhender de l’escadre ennemie. Mon plan est donc de dissiper et de détruire celle-ci, s’il est possible. » Il ne demandait que 44 canons de 18 et 14 de 12 pour rétablir l’égalité entre l’artillerie des deux flottes. Dupleix, malgré ses efforts, ne pouvait fournir que 28 pièces de 18 et 12 de 12. La Bourdonnais étudiait avec passion les moyens d’attaquer la place et l’escadre. Dupleix, avec son activité ordinaire, organisait tout et veillait sur les menées diplomatiques des Anglais, occupés à circonvenir Anaverdikan. Les engagements de ce dernier étaient formels. Il avait déclaré, un an auparavant, qu’il empêcherait toute agression, qu’elle vînt de la France ou de l’Angleterre. Du-