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d’affectation du simple que le grand maître sauvait autrefois, à force de génie.

Qu’ils aient épousseté toutes les bondieuseries du temps jadis ou qu’ils aient, pour d’idéales poupées, chanté de plaintives romances, les Parnassiens n’atteignirent qu’un but, le seul qu’ils ne poursuivaient point : l’ennui.

Il convient cependant de reconnaître le service qu’ils ont rendu et je le signale d’autant plus volontiers ici que je sens, en moi, un vieux fond de tendresse pour les clowns. Si cette école dont l’un des sous-maîtres, Banville, restera sans doute comme l’un des funambules les plus désarticulés, comme l’un des acrobates les plus souples, a fait de la poésie un exercice de haute voltige, une jonglerie étonnante de mots, elle nous a du moins à jamais débarrassé de ces lamentables machinettes moulues par des gens qui ne connaissant pas leur métier, rimaient comme des cuistres ! — À quelque chose, malheur fut bon. — Comme le romantisme dont il est la dernière expression, le Parnasse a eu sa raison d’être.

Si j’excepte maintenant quelques artistes qui n’ont jamais au demeurant, fait partie du Parnasse, tels que Soulary et Sully-Prudhomme, si je signale encore, après le volume d’Auguste de Châ-