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Page:Hannon - Rimes de joie, 1881.djvu/148

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J’aime ces droites masculines
Qui t’enserrent rigidement
En leurs maigreurs dont tu câlines
Mon regard de peintre et d’amant.


Tu pris ces membres secs de ligne
À quelque bronze florentin ;
J’y trouve une grâce maligne
Que combat un charme enfantin.


Ton corps d’éphèbe, ô femme vraie,
Affole tous mes sens troublés
Avec ses allures d’ivraie
Que le vent ploie au cœur des blés.


Il a l’aimant, il a l’étreinte
Inquiétante des serpents,
Et toujours quelque rouge empreinte
Persiste à ses baisers pimpants.


J’aime son ostéologie
Où s’insèrent des nerfs d’acier
Et des muscles dont l’énergie
Ferait envie au carnassier !