Page:Hannon - Rimes de joie, 1881.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 188 —


Jusqu’à l’aube j’ai dû supporter la caresse
De la femme qui vend sa chair et son cerveau,
Elle avait des assauts terribles, ma paresse
Allait se réveiller à cet appel nouveau,


Quand, tout au fond de moi, plaintive et point méchante,
Une voix murmura : « Garde toi d’oublier ! »
Alors la gouge eut beau tendre et multiplier
Les sensuels trésors de sa bouche alléchante,


Mon cœur resta plus froid que son cœur, ce glaçon !…
Elle pilla mon corps, mon corps irresponsable,
— Mais mon âme en ce viol a gardé pour rançon
Ton souvenir en moi dormant, impérissable !


Vignette de fin de chapitre