Page:Hannon - Rimes de joie, 1881.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 200 —


Boutons d’un soir morts sur la tige,
Larmes des aubes sans lueurs,
Parfums éventés et tueurs
Sur lesquels mon ennui voltige.


De l’inflexible azur du ciel
Irrémédiable ennemie,
Mon âme, tu le sais, ma mie
N’aime que l’artificiel :


Strass dont la diva s’adonise,
Similor, fleurs de taffetas,
Soleils des gaz : astres en tas…
Rancœurs où mon spleen s’éternise !


Or sachant que mon être hait
La joie éclatante des roses
Et que la pâleur des chloroses
A seule pour lui quelque attrait,


Aux fards malsains que j’idolâtre
Livrant l’éclat de ton sang cher,
Sous la fleur morbide du plâtre
Tu voilas les lis de ta chair.