Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, original 1557.pdf/107

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les canots étaient au nombre de cinq : je connaissais presque tous ceux qui les montaient. Il y avait parmi eux six Mamelouks chrétiens, dont deux frères, nommés Diego de Praga et Domingo de Praga. Ils se défendirent vaillamment, l’un avec un fusil, l’autre avec un arc ; et ils résistèrent avec une seule embarcation à trente et quelques canots des nôtres qui les attaquèrent ; cependant, quand leurs munitions furent épuisées, les Tuppins-Inbas tombèrent sur eux et en tuèrent une partie. Les deux frères échappèrent sains et saufs ; mais deux Mamelouks furent grièvement blessés, ainsi qu’un assez grand nombre de Tuppins-Ikins et une femme.


Comment les prisonniers furent traités pendant le voyage.
CHAPITRE XLII.

Nous étions environ à deux milles du rivage quand cette affaire eut lieu : les nôtres se hâtèrent de retourner à l’endroit où ils avaient passé la nuit. Le soleil était déjà couché quand nous y arrivâmes : chacun conduisit ses prisonniers à sa cabane. Quant aux blessés, ils les tuèrent à terre, les assommèrent, les coupèrent en morceaux et firent rôtir leur chair. Parmi ceux qui furent mangés cette nuit-là, il y avait deux Mamelouks qui étaient chrétiens ; l’un était fils d’un capitaine portugais, nommé George Ferrero, et d’une femme sauvage ;